TroisLa pe la tites la notes la de je mu vous si ai que me ont chan pli tait Ă© la bou ren Ć. Ć. Ć. Ć. Trois La pe la tites la Ć..Ć Ć. Ć. Trois La pe la tites la Ć Ć Ć Ć Ć Ć Ë. ti gai que ne, au la creux la du mon souv a v'nir, mour, Ć j ĆĆĆ Ć Ć. Ć. notes la au la creux la du mon souv a v'nir, mour, c'en Ć sans J ĆĆĆ
Titreconventionnel : [Trois petites notes de musique] Voir les notices associĂ©es Ă la mĂȘme oeuvre Titre(s) : Trois petites notes de musique : du film "Une aussi longue absence" / paroles de Henri Colpi ; musique de Georges Delerue
Film: « Une aussi longue absence » de Henri Colpi. Palme dâOr 1961 Trois Petites Notes De Musique Trois petitâs notâs de musique Ont pliĂ© boutique Au creux du souvânir C'en est fini dâleur tapage Elles tournent la page Et vont s'endormir Mais un jour sans crier gare Elles vous reviennent en mĂ©moire Toi, tu voulais oublier Un p
Vay Tiá»n Nhanh. Trois petites notes de musiqueOnt pliĂ© boutiqueAu creux du souvenirC`en est fini de leur tapageElles tournent la pageEt vont s`edormirMais un jour sans crier gareElles vous revienent en mĂ©moireToi, tu voulais oublierUn p`tit air galvaudĂ©Dans les rues de l`Ă©tĂ©Toi, tu n`oublieras jamaisUne rue en Ă©tĂ©Une fille qui fredonnaitLa la la la je vous aimeChantait la rangaine la la mon amourDes paroles rien d`sublimesPourvu que lq rime amĂšne toujoursUne romance de vacancesQui lancinante vous relancePrĂšs, elle Ă©tait si jolieSi fraĂźche Ă©panouieEt tu n`l`as pas cueilliePrĂšs, pour son premier frissonElle t`offrai une chansonA reprendre Ă l`unissonLa la la la la tout rĂȘve rime avec s`achĂšveLe tien rime Ă rienFini avant qu`il commenceLe temps d`une danceL`espace d`un refrainLa la la la la la la la la la la laTrois petites notes de musiqueQui vous font la niqueDu fond des souvenirsLĂšvent un cruel rire obscĂšneSur mille et une peinesQui ne veulent pas mourirHow to Format LyricsType out all lyrics, even repeating song parts like the chorusLyrics should be broken down into individual linesUse section headers above different song parts like [Verse], [Chorus], italics lyric and bold lyric to distinguish between different vocalists in the same song partIf you donât understand a lyric, use [?]To learn more, check out our transcription guide or visit our transcribers forum
Fuyante, fragile et indispensable, la rĂ©miniscence par NoĂ«lle Combet Trois petites notes de musique Ont pliĂ© boutique Au creux du souvenir Câen est fini de leur tapage Elles tournent la page Et vont sâendormir Mais un jour sans crier gare Elles vous reviennent en mĂ©moire⊠Trois petites notes de musique Qui vous font la nique Du fond des souvenirs LĂšvent un cruel rideau de scĂšne Sur mille et une peines Qui nâveulent pas mourir Une aussi longue absence », le film rĂ©alisĂ© en 1960 par Henri Colpi dâaprĂšs un scĂ©nario de Marguerite Duras, donne Ă Ă©prouver lâhistoire dâune amnĂ©sie que vient traverser, bribe de mĂ©moire, la chanson poĂ©tique Trois petites notes de musique ». Chaque fois que je pense Ă ce film, dans lequel lâamour dâune femme tente patiemment de ramener lâhomme Ă ses souvenirs, je me rappelle le MĂ©non ». L áŒÏΔΟ, -lâexcellence, la vertu-, est, dit Socrate, dâessence irrationnelle Dans ce dialogue de Platon, MĂ©non, Ă la demande de Socrate, cherche Ă dĂ©finir, avec lui, lâáŒÏΔΟ » terme que lâon traduit en gĂ©nĂ©ral par excellence ». Il sâagit, Ă mes yeux, de qualitĂ© personnelle, proche de ce que Spinoza dĂ©finit comme conatus », effort pour persĂ©vĂ©rer dans son ĂȘtre », une sorte de dignitĂ© propre Ă chacun, au moins potentiellement ou par intermittences car câest au terme de chutes ou rechutes que se re produit le mouvement ascendant. Chacune de ses dĂ©finitions Ă©tant refusĂ©e, MĂ©non, irritĂ©, souligne lâaporie contenue dans la question de Socrate soit ce dernier nâaurait jamais rencontrĂ© lâ áŒÏΔΟ et alors il ne la chercherait pas, soit il la connaĂźtrait et alors son hĂ©sitation sur une dĂ©finition serait un piĂšge tendu Ă MĂ©non. Sâensuit alors lâun des plus riches passages des dialogues de Platon. Socrate, acquiesçant aprĂšs un moment de surprise Ă ce que lui oppose MĂ©non, en vient Ă Ă©noncer que lâon ne peut dĂ©finir lâ áŒÏΔΟ par le raisonnement ordinaire, par le logos et sa rationalitĂ© logos deviendra la ratio latine. On ne peut y avoir accĂšs quâen se tournant vers les devins, les poĂštes, les sibylles afin de sâinitier aux mystĂšres, car lâ áŒÏΔΟ ne se trouve, de mĂȘme que la connaissance, ici sous la forme de la gĂ©omĂ©trie en particulier, que dans une mĂ©moire profonde qui nâest pas immĂ©diatement accessible, quâil faut re trouver. Il y aurait donc en chacun quelque chose dâindĂ©finissable, une sorte de fonds prĂ© individuel hĂ©ritĂ© et insu, une mĂ©moire antĂ©rieure oubliĂ©e et obscurĂ©ment connue en mĂȘme temps, de sorte quâelle peut ĂȘtre re connue. Mais elle fait partie de la sphĂšre irrationnelle Ă©loignĂ©e du raisonnement. Elle appartient au monde des visionnaires et des poĂštes. Câest donc PersĂ©phone qui pourrait mener MĂ©non Ă lâ áŒÏΔΟ. Câest une invitation faite Ă MĂ©non dâaller participer au culte rendu Ă DĂ©mĂ©ter et PersĂ©phone dans le temple qui leur Ă©tait consacrĂ© Ă Eleusis, ville situĂ©e Ă une vingtaine de kilomĂštres au nord-ouest dâAthĂšnes. On y cĂ©lĂ©brait les MystĂšres dâEleusis », câest-Ă -dire des rites du printemps dont PersĂ©phone nommĂ©e dans le dialogue par lâintermĂ©diaire dâun poĂšme de Pindare, est lâinitiatrice. Elle revient en effet de lâHadĂšs, chaque annĂ©e Ă cette saison. MĂ©moire, poĂ©sie et Eros au service de lâáŒÏΔΟ Une autre femme est prĂ©sentĂ©e par Socrate dans Le Banquet » comme une poĂ©tesse et prophĂ©tesse Ă©trangĂšre, Diotime de MantinĂ©e. Platon nâĂ©voque aucun maĂźtre » de Socrate dans les Dialogues » hormis Diotime. En fut-elle un ? Ou une maĂźtrâŠ. ? Il est tentant de faire lĂ preuve de mauvais esprit ou, pour le moins, dâĂ©noncer un grief Ă lâendroit de la langue et donc de la culture française. Quoiquâil en soit, Socrate prĂ©sente Diotime comme celle qui lâa initiĂ© au mystĂšre dâEros. Ce dernier, dit-elle, nâest pas un dieu mais un daimon » mĂ©diateur entre les hommes et les dieux. Eros ouvre, lui aussi, un accĂšs Ă lâ áŒÏΔΟ dans la mesure oĂč, ce que lâon aime dans un corps, nâest pas tant telle forme, telle carnation, tel regard, quâune lumiĂšre intĂ©rieure qui illumine ce corps ; on accĂšde ainsi Ă la beautĂ© en lâautre et, progressivement, Ă la connaissance et la beautĂ© en soi, donc Ă une forme de lâ áŒÏΔΟ. Câest pourquoi ce ne sera pas la fusion avec le corps de lâautre qui serait fĂ©conde, mais une sorte de captation de sa lumiĂšre intĂ©rieure. Dans Le MĂ©non» et Le Banquet », le thĂšme de la poĂ©sie forme avec celui du mystĂšre de la mĂ©moire Ă laquelle elle initie, puis avec celui de lâamour dont elle est lâexpression, donc de la possession » par un daimon pas de poĂ©sie, pas dâamour ni dâaccĂšs aux mystĂšres, sans prĂ©disposition Ă un Ă©tat second, un insistant triptyque Dans Une aussi longue absence », les thĂšmes de lâamour, de la poĂ©sie et de la mĂ©moire, sâentrelacent aussi. Câest une femme amoureuse qui dĂ©sire ramener vers sa vie ce clochard en qui elle a cru reconnaĂźtre son mari dĂ©portĂ©. Elle tente donc de le rappeler Ă sa mĂ©moire. Sans doute peut-on aussi parler de vie », de dignitĂ©, dâ áŒÏΔΟ, si la mĂ©moire fait dĂ©faut. Mais comment et jusquâĂ quel point ? Il y faut tout au moins lâappui dâun autre. Pensons aux amnĂ©sies dues aux dĂ©tĂ©riorations du cerveau que dĂ©crit Sachs dans Lâhomme qui prenait sa femme pour un chapeau » ou encore Ă la maladie dâAlzheimer⊠Dans le film de Colpi, La chanson poĂ©tique, des trois petites notes » semble, Ă plusieurs reprises, Ă©clairer le visage de lâhomme, et rĂ©sonner en lui comme un Ă©cho familier revenu de plus loin que trĂšs loin. Avec Platon, avec Une aussi longue absence », nous sommes dans le voisinage du mythe grec de MnĂ©mosyne, dĂ©esse de la mĂ©moire, une titanide, fille du ciel et de la terre. Selon HĂ©siode, poĂšte du VIIIĂšme siĂšcle avant notre Ăšre, auteur dâune ThĂ©ogonie ». MnĂ©mosyne aurait inventĂ© les mots qui permettent de nommer les choses. Elle serait la mĂšre des neuf muses et le mythe ne cesse dâinsister sur les liens de la mĂ©moire et de la poĂ©sie. Quand la pensĂ©e perd » la mĂ©moire Lâaccent mis sur la nĂ©cessitĂ© de lâanamnĂšse et de la rĂ©miniscence en vue de lâ áŒÏΔΟ disparaĂźt dans les dialogues ultĂ©rieurs de Platon Ă partir de lâĂ©criture de La RĂ©publique » oĂč lâallĂ©gorie de la caverne donne le sentiment que Platon veut tout unifier en favorisant lâIdĂ©e, les idĂ©alitĂ©s, la raison, le logos. Il y dĂ©crĂšte indispensable dans une RĂ©publique idĂ©ale, de mettre les devins et les aĂšdes hors de la citĂ©. On ne retrouve plus le mĂȘme Socrate que dans les dialogues antĂ©rieurs, comme si Platon se substituait Ă lui, le faisant parler Ă sa guise. Le philosophe Bernard Stiegler insiste beaucoup sur ce renversement et ses dommages. Derrida, dĂ©jĂ , avait Ă©clairĂ© les ambiguĂŻtĂ©s du couple Plato/Socrates dans La Carte postale », posant la question de savoir qui Ă©crit, car Platon fait Ă©crire Socrate, en quelque sorte. Il le façonne donc quelque peu Ă son image. Et Derrida va jusquâĂ Ă©voquer le revirement de Platon faisant soudain surgir dans La RĂ©publique » un Socrate inattendu, comme un dĂ©sastre pour les siĂšcles Ă venir, et donc pour nous, Cette catastrophe, Ă©crit-il, tout prĂšs du commencement, ce renversement que je nâarrive pas encore Ă penser, fut la condition de tout, nâest-ce pas, la nĂŽtre, notre condition mĂȘme, la condition de tout ce qui nous fut donnĂ© » Alors, l áŒÏΔΟ, ayant Ă©voluĂ© au fil de lâĆuvre de Platon deviendra la virtus » latine, en laquelle subsiste encore une idĂ©e de courage, mais diffĂ©remment orientĂ© il ne sâagira plus de remonter vers sa source pour progresser. Il sâagira, avec les StoĂŻciens, de rechercher une valeur morale non plus en soi mais au-dessus de soi. Quant Ă la vertu chrĂ©tienne, mĂȘme si on lui reconnaĂźt une fonction civilisatrice, elle surplombera Ă son tour ses adeptes dans lâexigence de lâamour de Dieu. MĂ©moire retrouvĂ©e La mĂ©moire, avec la poĂ©sie, avec le passionnel, avec lâirrationnel tombera dĂ©sormais dans les dessous, lieu des accessoires usĂ©s au théùtre. Il faudra des siĂšcles pour quâelle retrouve, en particulier avec Proust sa fonction dâaccĂšs Ă la connaissance, qui est re connaissance, dans un lien avec la poĂ©sie et lâidĂ©alisation amoureuse, que celle-ci se dirige vers une autre ici le personnage dâAlbertine, une musique, la sonate de Vinteuil», une couleur, le petit pan de mur jaune » de Vermeer. La philosophie, de son cĂŽtĂ©, retrouve lâimportance de la mĂ©moire avec Nietzsche, puis Husserl qui met lâaccent sur sa contribution essentielle Ă la constitution de lâĂȘtre et du je ». Husserl insiste sur le rĂŽle de la rĂ©tention on est impressionnĂ©, au sens littĂ©ral, par un objet et on le retient en ce quâil reprĂ©sente une Ă©paisseur du prĂ©sent ; aprĂšs cette premiĂšre rĂ©tention, interviendra une rĂ©tention seconde sous la forme du re souvenir. Ainsi la mĂ©moire retrouve-t-elle, en philosophie, un rĂŽle fondateur. Cette rĂ©habilitation de la mĂ©moire est aussi le fruit de la psychanalyse. Elle y retrouve un lien avec le daimon amoureux Lacan a fait du Banquet » une reprĂ©sentation du transfert. Mais avec la poĂ©sie ? Câest plus douteux en ce qui concerne Freud et Lacan. Câest comme si en chacun des deux, les deux images de Socrate, celui dâavant La RĂ©publique », et celui dâaprĂšs, restaient irrĂ©conciliables. Celui dâaprĂšs, en partie inventĂ© par Platon, Ă partir du dialogue La RĂ©publique », leur soufflait que la psychanalyse devait sâancrer dans une rationalitĂ© scientifique ; celui dâavant les tirait vers la poĂ©sie et le mystĂšre. Freud fit Ćuvre poĂ©tique en 1907 avec son texte Le dĂ©lire et le rĂȘve dans la Gradiva de Jensen». Ce titre Ă©voque le daimon le dĂ©lire, la poĂ©sie le rĂȘve et dans le nom mĂȘme de Gradiva rĂ©sonne lâaspect divin et divinatoire des aĂšdes et prophĂštesses. La Gradiva » Ă©crite par Jensen en 1903 a inspirĂ© Voir WikipĂ©dia les peintres surrĂ©alistes, dont Salvador Dali, le philosophe Roland Barthes qui lui a consacrĂ© un chapitre de ses Fragments dâun discours amoureux » et lâĂ©crivain Robbe Grillet qui en a rĂ©alisĂ© une Ćuvre cinĂ©matographique Câest Gradiva qui vous appelle »âŠvous rappelle ? Comme Freud, Lacan resta partagĂ© entre ambition scientifique, celle des mathĂšmes, et appel poĂ©tique. MathĂ©matiques gĂ©omĂ©trie et poĂ©sie sont pourtant en lien dans le MĂ©non », du temps du Socrate antĂ©rieur Ă La RĂ©publique ». Mais Lacan nâalla pas jusquâĂ les associer, ce qui peut Ă©clairer le sentiment dâinsuffisance poĂ©tique quâil Ă©prouva, dĂ©clarant les derniers temps dans ma technique, Ă ce quâelle tienne je ne suis pas assez pouĂąte, je ne suis pas pouatassĂ©. » Dâautres psychanalystes ont pu mettre en lumiĂšre le lien entre mĂ©moire, poĂ©sie et connaissance scientifique. Yung, grĂące Ă ses recherches avec le physicien Pauli a associĂ© psychanalyse, mythes et physique quantique. Bion, avec sa thĂ©orisation de la capacitĂ© de rĂȘverie » dans lâĂ©coute montre que, par cette mĂ©diation, technique dâessence poĂ©tique, la barriĂšre de contact » qui a manquĂ© au bĂ©bĂ©, peut acquĂ©rir une consistance. Dans le mĂȘme esprit Winnicott, du doudou aux espaces transitionnels », dĂ©crit le mouvement vers la crĂ©ation et lâinvention. Tout prĂšs de nous, Pontalis fonde une collection littĂ©raire Lâun et lâautre » Lâun est lâautre ? et termine son dernier ouvrage Lâultime Ă©tĂ© » par La vie sâĂ©loigne mais elle revient »âŠcomme la rĂ©miniscence. MĂ©moire, Ă©critures Si dans un passĂ© qui ne cesse de nous concerner, le dialogue, puis la lettre, puis lâimprimerie purent ĂȘtre des supports de notre mĂ©moire, si dans une pĂ©riode plus rĂ©cente, lâon a pu se re souvenir du lien de la mĂ©moire de la poĂ©sie et de lâĂ©ros, quâen est-il dans notre actualitĂ© ? La mĂ©moire sâinscrit dĂ©sormais autant dans le silicium, devenant Ă©criture numĂ©rique, que sur le papier. Et de mĂȘme que Platon voulut enfermer lâĂ©criture dans une orthodoxie, au risque de la museler, de mĂȘme que lâon se rĂ©cria quand lâimprimerie fut inventĂ©e â lâon risquait de ne plus vouloir retenir lâessentiel qui allait sâenvoler avec les feuillets- de mĂȘme voit-on sâexprimer aujourdâhui une dĂ©fiance Ă lâĂ©gard de ce qui est pourtant une extraordinaire rĂ©serve de mĂ©moire. Mais justement, le souci est bien lĂ , dans lâusage qui en est fait, car des experts rĂ©unis en gigantesques dispositifs comme le GAFA ont un objectif Ă©conomique, et pour y atteindre, utilisent les internautes en se servant des data quâils fournissent. Ils cherchent, par des procĂ©dĂ©s automatiques de court-circuit, Ă favoriser, par le neuromarketing, une aviditĂ© consumĂ©riste, une pulsion menant, dans son aveugle immĂ©diatetĂ©, Ă un assĂšchement du dĂ©sir et de lâĂ©ros. La mĂ©moire et lâattention qui ont besoin de circuits longs sâen trouvent affectĂ©s, ce qui engendre les souffrances que nous connaissons dĂ©pressions, violences⊠Il faudrait donc que dâautres citoyens, conscients de ces dangers et dĂ©sirant les renverser puissent proposer des alternatives, Ă la maniĂšre de Bernard Stiegler avec son site Ars industrialis » et ses rĂ©alisations dans le cadre de lâIRI. Sinon, nous deviendrions objets dâun totalitarisme soft mais dommageable au mĂȘme titre que toute oppression, et plus dangereux parce que moins visible quâune pure tyrannie. Pour jouer contre une force hostile, il faut en avoir une image prĂ©cise ; or Le fonctionnement du marchĂ© reste mystĂ©rieux le plus souvent, alors quâil gouverne nos vies car, mĂȘme si nous vivons Ă lâĂ©cart dâInternet, les DATA rĂ©coltĂ©es sur le web servent Ă cibler et manipuler tout Ă©ventuel consommateur. Lâobjet nous est dĂšs lors imposĂ©, fĂ»t-ce Ă notre insu. Quand lâobjet acquis nâest plus objet du dĂ©sir mais produit par une injonction dĂ©guisĂ©e au service de lâaviditĂ©, il perd sa dignitĂ© dâobjet en mĂȘme temps que nous cĂ©dons sur la nĂŽtre. LâhĂ©gĂ©monie du consumĂ©risme est dĂ©jĂ Ă©vidente et lâon voit les Etats y adhĂ©rer, quittant les objectifs politiques et dâhumanitĂ©, pour des objectifs de profit. La culture mĂȘme est assimilĂ©e Ă un produit, ce qui dĂ©courage lâinvention. Lâamour devient objet de consommation, sur des sites sĂ©lectifs pour cĂ©libataires exigeants » dont la publicitĂ© se fait harcelante, et jusque dans nos assiettes puits dâamour » est une marque de melon Au-delĂ de ces dĂ©tails significatifs, lâĂ©lan poĂ©tique, autrefois expression privilĂ©giĂ©e du sentiment, est souvent, mĂ©prisĂ© et la mĂ©moire abĂźmĂ©e dans son long terme. Dans un tel monde, pris au piĂšge dâune crise civilisationnelle profonde que masque la problĂ©matique de la croissance sur laquelle, pourtant, il est dĂ©raisonnable de compter, si nâintervient pas un sursaut, quâen sera-t-il de nos mĂ©moires, nos poĂšmes, nos dignitĂ©s, nos liens, nos petites notes de musiques » ? Un mince fil dâAriane le sourire de Georges Wilson et le concept de pharmakon Dans le film de Colpi, sous lâinfluence de la musique, un sourire fugitif et vivant Ă©claire, tout Ă coup le visage jusque lĂ impassible de lâhomme, fabuleux Georges Wilson, comme une vague soudaine revenue du plus loin de lui-mĂȘme et permettant de croire en un retour de sa mĂ©moire. Pour ne pas perdre la nĂŽtre, ne faut-il pas retourner Ă Eleusis, aux mystĂšres de lâHadĂšs, de PersĂ©phone et DĂ©mĂ©ter, de MnĂ©mosyne, câest Ă dire au Socrate dâavant la RĂ©publique », en dĂ©plorant que ce soit ce texte-lĂ , avec lâallĂ©gorie de la caverne, trĂšs belle et subtile, il est vrai, qui ait Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©, jusque, de nos jours, dans lâenseignement ? Nâest-il pas essentiel de comprendre que, prenant source dans un logos unificateur exaltĂ© par les conceptions politiques de Platon qui voulait que la CitĂ© soit gouvernĂ©e par des gardiens », adeptes dâune orthodoxie, câest une hyper rationalitĂ© qui peut, au terme dâun cheminement sĂ©culaire dans la pensĂ©e, avoir contribuĂ©, de nos jours, Ă un dĂ©clin de civilisation ? Pourtant, la pensĂ©e de Platon est riche et si on ne sâen tient pas au seul texte La RĂ©publique », on constatera, avec Derrida, quâil a esquissĂ© une thĂ©orie du pharmakon, lâappliquant, en particulier dans le PhĂšdre », Ă lâĂ©criture, suggĂ©rant quâun remĂšde peut se renverser en poison, et que, dans une mĂȘme logique, un poison peut engendrer son contraire. Alors, pour fabriquer des antidotes Ă la toxicitĂ© de notre Ă©poque, nâest-il pas indispensable de prĂȘter lâoreille Ă nos rĂ©miniscences, de les laisser se nourrir du mystĂšre de nos imaginaires personnels et collectifs qui, poĂ©tiquement, se souviennent du passĂ©, des grands mythes, de leur sagesse, et nous ouvrent un accĂšs Ă notre dignitĂ© ?
InterprĂ©tĂ©es par Cora VaucaireTrois petites notes de musique Ont pliĂ© boutique Au creux du souvenir C'en est fini de leur tapage Elles tournent la page Et vont s'endormir Mais un jour sans crier gare Elles vous reviennent en mĂ©moire Toi, tu voulais oublier Un p'tit air galvaudĂ© Dans les rues de l'Ă©tĂ© Toi, tu n'oublieras jamais Une rue, un Ă©tĂ© Une fille qui fredonnait La, la, la, la, je vous aime Chantait la rengaine La, la, mon amour Des paroles sans rien de sublime Pourvu que la rime AmĂšne toujours Une romance de vacances Qui lancinante vous relance Vrai, elle Ă©tait si jolie Si fraĂźche Ă©panouie Et tu ne l'as pas cueillie Vrai, pour son premier frisson Elle t'offrait une chanson A prendre Ă l'unisson La, la, la, la, tout rĂȘve Rime avec s'achĂšve Le tien n'rime Ă rien Fini avant qu'il commence Le temps d'une danse L'espace d'un refrain Trois petites notes de musique Qui vous font la nique Du fond des souvenirs LĂšvent un cruel rideau de scĂšne Sur mille et une peines Qui n'veulent pas mourir
trois petites notes de musique paroles a imprimer